Itinéraire d’une semaine à Madère

Nous récupérons notre voiture de location chez Madeira Rent. Il faut prendre une voiture assez puissante pour les routes de montagnes, mais pas trop large car les routes sont étroites surtout à Funchal.

Impatients de découvrir l’île, nous prenons la direction de Sao Lourenço. Cet endroit a l’air magnifique. Nous n’avons pas le temps de faire la randonnée, mais avons déjà un petit aperçu. Nous prenons ensuite la route en direction de Porto Moniz, où nous logerons pour les 3 premières nuits du séjour, à l’hôtel Aqua Bay. Nous vous conseillons d’ailleurs cet hébergement, il est bien situé et le petit déjeuner est un vrai délice !

Après un peu de repos, nous partons dans les montagnes, j’attends surtout une chose de Madère: me retrouver au-dessus des nuages. Direction Bica da Cana! Nous garons la voiture et marchons une quinzaine de minutes pour atteindre le point de vue. Wow! L’émerveillement. Une mer de nuages s’étend devant nous, laissant apparaître une jolie roche en premier plan et les sommets de Pico do Arieiro au loin. Je suis époustouflée par ce spectacle. Nous restons jusqu’au coucher du soleil. C’était magnifique mais les nuages étaient un peu trop hauts pour bien voir les montagnes. C’est un spot aussi bien pour le coucher de soleil que le lever.

Jour 2 

Nous partons en direction de la plage de Seixal pour un lever de soleil. C’était sans compter sur les nuages gris qui recouvrent totalement le ciel ce matin là. La météo est assez capricieuse à Madère! La plage de Seixal est très belle, le sable noir contraste avec le mur de végétation.

Ensuite, nous roulons 5 minutes pour rejoindre les piscines naturelles de Seixal. En février l’eau est un peu fraîche mais reste convenable, environ 17/18 degrés. Les piscines sont d’un bleu magnifique malgré l’absence de soleil.

Après un petit bain et quelques photos, nous rentrons à l’hôtel pour un délicieux petit déjeuner.

Nous profitons de la météo moyenne pour aller découvrir nos premières cascades. Nous arrivons sur le parking et sommes étonnés du nombre de véhicules! Il s’agit du point de départ de l’une des randonnées les plus connues: 25 Fontes, et nous sommes dimanche. Nous décidons de commencer par la cascade Lagoa do Vento. Il s’agit de notre première levada! Les levadas sont des canaux creusés par les esclaves pour irriguer l’eau. Il y en a partout à Madère et la plupart des randonnées longent les levadas. Nous trouvons que c’est très agréable de marcher dans la nature avec le bruit constant de l’eau. Par contre, les sentiers sont très étroits, il nous faut parfois enjamber la levada pour laisser passer quelques marcheurs.

Arrivés à la cascade, c’est la déception. Il n’y a qu’un filet d’eau. Nous hésitons à continuer vers 25 fontes, c’est une boucle d’un peu plus de 3h avec pas mal de dénivelé. Nous avons un peu peur que durant tout le séjour le débit des cascades soit faible, pourtant normalement Février est une bonne période. Nous décidons d’aller vérifier par nous-même. Cette portion de la randonnée est très agréable, nous ne croisons quasiment personne et passons dans des forêts aux arbres étranges! Arrivés à 25 fontes, deux constats: Le premier, c’est vraiment beau et il y a de l’eau! Le deuxième, il y a vraiment beaucoup de monde.

Cette cascade porte ce nom car il y aurait 25 petites cascades qui se jettent dans le bassin. J’y trempe les jambes mais pas plus, l’eau est très froide!

Nous remontons ensuite à la voiture, sous une belle averse. Nous sommes plutôt satisfaits de cette journée.

Jour 3 

Nous retentons le lever de soleil à la plage de Seixal. Ce matin, le soleil est au rendez-vous. Par contre, il se lève derrière les montagnes et la plage met donc beaucoup de temps à être éclairée. La saison idéale pour un sunrise sur cette plage est l’été. Nous profitons du soleil pour retourner faire un tour aux piscines naturelles, et une petite baignade. Ce matin la mer est plus agitée, quelques vagues viennent troubler le calme de la piscine!

Nous en profitons également pour aller au fameux point de vue qui donne sur la cascade se jetant dans la mer: Miradouro do Véu da Noiva. C’est vraiment un joli endroit.

Après un petit déjeuner en terrasse, au soleil, nous profitons un peu de la piscine vue mer, très froide en février.

Rapidement les nuages arrivent, et ce pour le reste de la journée. L’après-midi nous roulons en direction de Fanal, un endroit mystique bien connu à Madère, une forêt avec des arbres très étranges, qui se trouve la plupart du temps dans un brouillard bien mystérieux. Après cette halte, nous retournons à Bica da Cana, mais pas de sunset ce soir-là, nous ne sommes pas au-dessus des nuages mais en plein dedans! On ne voit pas à 100 mètres.

Jour 4 

Nous quittons la région de Porto Moniz. Première étape de la journée, Ponta do Lourenço.

Depuis que je l’ai vue depuis l’avion et que nous y sommes allés rapidement en début de séjour, je suis convaincue que je vais adorer cet endroit. Par chance, le soleil est au rendez-vous! Nous décidons de faire deux randonnées différentes. L’une un peu hors piste, où nous croisons quasiment personne et la randonnée officielle, beaucoup plus fréquentée. Les deux sont magnifiques. J’ai vraiment un coup de cœur pour cet endroit, surtout en février, quand les falaises sont vertes. Le contraste des couleurs est incroyable, le rouge de la roche, le vert de la végétation et le turquoise de la mer. Un petit air des Féroé, de l’Écosse ou encore de la Corse.

Ponta do Sao Lourenço sous toutes ses coutures.

La Ponta de Sao Lourenço (pointe de Saint-Laurent) se trouve à 15 minutes de l’aéroport. Elle mesure environ 9km. Des falaises abruptes, la mer de parts et d’autres, comme un air de bout du monde ! Contrairement au centre de l’île, cette région est plus souvent sous le soleil. Cependant, le vent y souffle bien souvent. Il y a 3 spots incontournables pour découvrir cet endroit.

Le plus simple : Ponta do Rosto. Il n’y a qu’à se garer juste devant et marcher jusqu’au promontoire pour avoir une jolie vue sur la mer et les falaises. L’idéal est d’y venir au lever du soleil.

Le plus connu : La randonnée vers Cais do Sardinha. Une des randonnées les plus fréquentées de l’île. Longue de 8km aller-retour, il faut compter environ 3h pour faire l’aller-retour. Toute la randonnée est parfaitement balisée, il n’y a qu’à suivre le sentier. Elle est plutôt simple malgré quelques montées. Ce qui en fait un lieu très fréquenté mais cela n’enlève rien à la beauté du paysage. Chargez bien vos appareils, on a envie de s’arrêter toutes les deux secondes pour une petite pause photo. La randonnée vous mène à un point de vue sur la fin de la presqu’île. Mais ce que nous préférons, ce sont les points de vue au milieu de la randonnée lorsqu’on se tourne vers le reste de l’île.

Notre préféré, hors des sentiers battus : Attention, pour atteindre ce point de vue il n’y a pas de randonnée balisée. Il faut suivre les instructions suivantes. Avant de vous les donner, quelques précautions à prendre si vous souhaitez réaliser cette courte randonnée. Ne vous approchez pas trop du bord, les falaises sont très friables et il y a souvent des morceaux qui tombent dans l’océan. Et évidemment, préservez bien le site, en ne laissant rien derrière vous.

Il faut se garer sur le parking de Ponta do Rosto. Une fois face aux grillages, contournez-les vers la droite. Descendez ensuite sur des roches oranges. Vous vous retrouvez face à une colline, en haut se trouve une construction, le point de vue est à ce niveau. C’est vraiment à couper le souffle, toute la péninsule s’étend à perte de vue ! Si vous le souhaitez, vous pouvez continuer et descendre pour rejoindre directement la randonnée vers Cais do Sardinha.

Quelques infos supplémentaires : Essayez de faire la randonnée un jour où il y a peu de vent, ça sera plus agréable, et certains passages peuvent être dangereux en cas de vent fort. Selon la période où vous vous rendez à Madère, la péninsule change complètement de couleur. En février, les falaises sont vertes, et j’ai adoré ce contraste de couleurs entre la végétation, les falaises orange et rouges et la mer turquoise au soleil. L’été, c’est plus aride, l’herbe devient sèche et les couleurs sont un peu plus ternes. Enfin, essayez d’y aller tôt le matin pour profiter de l’endroit sans trop de monde !

Après cette superbe randonnée, le ciel se couvre et nous prenons encore une averse. Nous nous rendons à notre second hôtel, à Funchal. Nous n’avons pas trop aimé séjourner dans cette ville, beaucoup de perte de temps pour rentrer et sortir de la ville. Ce soir là, les prévisions météo sont mauvaises, nous restons donc à l’hôtel.

Jour 5 

Vers 4h du matin nous sommes réveillés par un séisme. Toute la chambre bouge, c’est assez troublant. On se rendort une petite heure et le réveil sonne, ce matin nous allons au tant attendu Pico do Arieiro! A vrai dire, c’est la raison pour laquelle je voulais vraiment venir à Madère. Mais je ne le sens pas. Nous faisons toute la route de nuit, et arrivés au parking, nous sommes complètement dans les nuages et il y a un vent de folie. Je suis un peu dépitée et déçue. On tente de sortir et d’aller au point de vue mais rapidement on se rend à l’évidence, il n’y aura pas de lever de soleil.

Nous décidons de ne pas perdre notre temps et de nous rendre aussitôt au départ d’une randonnée assez convoitée. Nous voulions la faire tôt le matin pour y être seuls, c’est donc un mal pour un bien! Il s’agit de la randonnée de Calderao Verde.

Caldeirão Verde est une randonnée de 13km aller/retour, il faut compter environ 3h de marche en tout.

Le départ se fait au Parc Das Queimadas au Sud de Santana, c’est là que se trouve les deux fameuses chaumières de Madère, le long d’une levada il y a des poulaillers pour des oies et des canards, des airs de picnic et un grand parking.

Le stationnement coûte 3€ la journée. 

Cette randonnée est très connue nous recommandons donc de partir tôt le matin pour pouvoir profiter tranquillement de la cascade, mais aussi car le sentier est étroit et c’est parfois compliqué de se croiser.

Le sentier est très accessible avec peu de dénivelé, on longe une levada pendant la quasi totalité de la rando. 

Il faut cependant apporter une lampe frontale ou allumer le flash de son téléphone pour traverser les tunnels, attention à la tête!

Apportez aussi un vêtement de pluie car c’est une zone très humide.

Les paysages sont très beaux avec beaucoup de végétation, l’eau ruisselle sur les parois verdoyantes, on peut voir quelques petites cascades le long du sentier, l’avant dernier tronçon nous offre de jolies vues sur les montagnes puis il nous mène dans le canyon du Caldeirao Verde.

La cascade est impressionnante, une des plus hautes de l’île !

  C’est une longue et fine chute d’eau qui se jette dans un bassin turquoise,  plus bas se trouve un autre bassin que nous avons bien apprécié photographier. Il est possible aussi de grimper sur la bute face à la cascade mais attention le sol est très instable, des éboulements sont possibles. 

D’ailleurs, juste avant d’arriver à la cascade il y a une barrière interdisant le passage, nous y sommes allés en connaissance de cause. 

Caldeirão Verde est une des plus belles cascades de l’île, avec une randonnée longue mais accessible, c’est un incontournable de notre voyage à Madère !

Nous en profitons pendant un long moment avant de prendre la route du retour. Je regarde alors la webcam et m’aperçois que pour la première fois du voyage, Pico do Arieiro est dégagé! Nous mettons les bouchées doubles, et décidons de tenter la randonnée pour le Pico Ruivo.

Deux grosses randonnées dans la même journée ça ne nous fait pas peur mais à mi chemin entre le Pico do Arieiro et Ruivo on se rend bien compte qu’on sera trop juste pour rentrer à temps…

Nous faisons donc demi tour après quelques photos où les montagnes sont très impressionnantes, des pics très pointus, cette randonnée est un petit paradis pour les randonneurs à condition de ne pas être trop dans les nuages!

Nous profitons d’être au Pico do Arieiro pour profiter du coucher de soleil.

Depuis le Miradouro do Ninho da Manta nous observons des cascades de nuages autour du Pico do Gato, c’est fabuleux! Puis nous retournons vers le parking tandis que le soleil disparaît derrière l’horizon.

C’est vraiment une très bonne journée bien remplie!

Jour 6

Pas de réveil aujourd’hui mais nous sommes réveillés assez tôt, le premier réflexe est de regarder les webcams sur l’île. (www.madeira-live.com) Bien qu’il fasse encore nuit on remarque que le Pico do Arieiro est dégagé! C’était un tel coup de coeur la veille qu’on décide de se dépêcher pour être au Miradouro do Ninho da Manta pour le sunrise!

Sur place, il y a déjà tout un groupe de touristes avec un guide on décide donc de s’éloigner un peu. Nous revenons un peu sur nos pas pour observer le soleil éclairer progressivement les montagnes de Madère. Un des plus beaux moments du voyage! On décide de retourner quand même prendre quelques photos au Miradouro.

Pas de randonnée vers Le Pico do Ruivo cette fois, on part découvrir un nouvel endroit il s’agit de Balcões, un autre Miradouro avec vu sur des jolies montagnes vertes. Le départ se fait du village Faisca, la marche est rapide et très courte, elle longe bien entendu une levada.

Nous retournons ensuite à l’hôtel pour prendre le petit-déjeuner, puis nous restons pour nous reposer.

Jour 7

Pour cette dernière journée à Madère, nous décidons de tenter une randonnée hors des sentiers battus, vers la cascade de Patagarro. J’appréhende un peu les randonnées non balisées, on ne sait jamais exactement la longueur ni la difficulté, et j’ai toujours peur de me perdre et de ne jamais trouver l’endroit !

D’ailleurs ça ne commençait pas très bien, nous n’avions pas le bon départ pour la randonnée. Nous nous sommes retrouvés sur une piste de cailloux très en pente, la voiture ne parvenait pas à avancer. J’ai commencé à paniquer et je me suis dit impossible que ça soit par ici ! Après quelques recherches, nous avons fini par trouver le départ et sommes partis en direction de la cascade.

Salto Do Patagarro est une belle cascade en étages, la randonnée pour l’atteindre est exigeante mais tout à fait faisable, il faut compter environ 3h aller-retour. Le départ se fait au bout de « Caminho da Levada dos Tornos » à 15 minutes de route de Funchal.

Les premières minutes de marche sont très faciles, il faut juste suivre le chemin à flanc de montagne, on arrive rapidement sur un pont au niveau de la cascade asséchée de Pisão, ensuite le chemin se scinde en deux: continuer en bas le long d’une levada ou prendre de la hauteur, mais les deux chemins mènent au même endroit.

Nous longeons le Centro Tematico da Agua avant d’arriver dans la vallée, les choses sérieuses commencent alors nous randonnons le long de la rivière entre les deux grandes parois. Nous dépassons de grandes colonnes de béton servants de barrage en cas de coulée de boue, il y a quatre barrages en tout. Il faut compter 4kms du premier barrage jusqu’à la cascade.

Plus nous avançons plus la randonnée se complique, il faut parfois traverser la rivière, escalader des rochers. Des cairns et des rubans accrochés aux arbres nous indiquent les passages les plus simples.

Une fois au pied de la cascade, on est vraiment sous le charme, ce genre de randonnée dans des canyons n’est pas simple mais on ne regrette pas du tout d’avoir fait toute cette marche d’autant que nous n’avons vu absolument personne!

Après avoir découvert cette cascade, nous sommes rentrés à Funchal à la recherche d’un petit restaurant. Le ciel s’est couvert et il a commencé à pleuvoir, nous avons donc abandonné l’idée de reprendre la voiture pour le coucher de soleil.

Jour 8

Nous devons être à 8h à l’aéroport pour un vol prévu à 9h30. La météo prévoyait de la pluie toute la matinée, nous avons donc décidé de profiter d’un dernier petit déjeuner à l’hôtel avant de quitter Madère. Nous prenons la route vers l’aéroport, et nous voyons un joli lever de soleil au-dessus de Sao Lourenço, il restait un point de vue où nous n’étions pas allés. On se regarde, et Jocelyn me dit, on peut y aller vite fait ! Le point de vue est à 17 minutes de l’aéroport, donc l’aller-retour environ 30 minutes + 15 minutes sur place minimum, le calcul est vite fait, on arriverait à l’aéroport moins d’une heure avant le décollage. Ce n’est pas sérieux évidemment ! Mais j’ai dit ok ! Et nous voilà repartis vers un spot, avec nos tenus d’aéroport, une course contre la montre, il faut arriver avant les nuages et avant de louper notre vol. Ce point de vue c’est vraiment le bout du bout de l’île, il n’y a rien d’autre après c’est un cul de sac, et il est tôt le matin. Pourtant, pendant 10 minutes on était juste derrière une voiture de police qui roulait à 30km/h. La poisse ! Ils sont allés pile jusqu’au point de vue ou on voulait aller et on fait demi tour. La probabilité pour que cela arrive ?

On regarde la vue, on fait quelques photos, et on saute dans la voiture en direction de l’aéroport cette fois. Nous arrivons à l’agence de location de voiture 50 minutes avant le décollage, un peu stressés mais on se dit qu’on aura profité jusqu’à la dernière minute ! Ouf on a eu l’avion, on aurait même pu rester 10 minutes de plus au point de vue.

Nous quittons Madère avec un petit pincement au cœur mais avec une certitude, nous reviendrons sur cette île !